Il fût un temps où l’on voyait presque tous les jours des cérémonies de combats de coqs à Bali. Elles étaient fréquentes et tous les villages en organisaient. S’ils étaient interdits officiellement en 1981, depuis 2005, les combats de coq peuvent avoir lieu mais uniquement durant certaines festivités religieuses importantes et ce, de façon encore très contrôlée.
Les combats de coqs, officiellement interdits en Indonésie depuis 1981
En 1981, le gouvernement indonésien a prohibé toute forme de pari. Le combat de coq en fait partie, rendant alors le jeu illégal depuis. Néanmoins, cela n'empêche pas que ce divertissement continue d’exister mais de manière la plus discrète puisqu’ il est populaire à Bali depuis des lustres. Avoir des coqs n'est pas interdit. C’est principalement ce qui se passe entre les coqs qui l'est et il y a de nombreux coins secrets où l’on s'assure que cette tradition se perpétue au lieu des cirques qui avaient été créés. Nul besoin de publicité pour l’annonce d’un combat de coq. La communication se passe de bouche à oreille. L’un des indices indiquant qu'un combat de coq a lieu est la présence de scooters garés à proximité d'une petite route.
La popularité du combat de coqs
Pour participer aux paris, pas besoin d'avoir un coq. Il suffit d'amener de l’argent liquide. Il s’agit d’une activité très populaire et persistante, mais également d’une occasion de remporter ou de perdre beaucoup d'argent. Cette dernière raison était la cause de l’interdiction de ce jeu en Indonésie. En effet, de nombreuses personnes ont tout perdu à cause du pari: maisons, terrains, sommes titanesques…
Par ailleurs, les apparences peuvent être trompeuses. Autour et dans l’enceinte de combat, dans la poussière, l’odeur du sang et la chaleur, au milieu des gesticulations et des cris, dans toute cette confusion plausible se joue bien plus que de l’argent.
Des animations pour ressouder les agglomérations
La plupart des joueurs qui s’excitent en criant des mises sont en train d’exposer leur loyalisme à un parent. De la même façon, vous allez soutenir un groupement allié contre un groupe non-allié, voire le vainqueur du village durant une compétition régionale. Les compétitions ont pour objectif d’unir le village dont les diverses ligues se seraient opposées de bonne volonté en cas de match interne. A titre individuel, les individus qui sont en situation d’hostilité vont miser gros l’un contre l’autre. Il s’agit d’une attaque directe et ouverte contre la puissance de l’opposant, contre une assise profonde de son supériorité. Dans le même ordre d’idée, il existe un mot particulier pour indiquer le pari à contre-courant, pouvant être traduit par « pardonnez-moi » (mpura). Plus l’enjeu de votre mise centrale est éminent et plus vous refaites ce pari, plus vous risquez de finir à la désunion sociale.